Le raffinement des boissons exotiques, des savants mélanges, des glaces et sorbets ainsi que la proximité des Comédiens du Roi ont tout de suite attiré ici une clientèle élégante. Au XVIIIe siècle, le café rivalisait presque avec les salons mondains. Voici ce qu'en dit Montesquieu dans l'une de ses Lettres persanes. « Le café est très en usage à Paris : il y a un grand nombre de maisons publiques où on le distribue. Dans quelques-unes de ces maisons, on dit des nouvelles ; dans d'autres, on joue aux échecs. Il y en a une où l'on apprête le café de telle manière qu'il donne de l'esprit à ceux qui en prennent : au moins, de tous ceux qui en sortent, il n'y a personne qui ne croie qu'il en a quatre fois plus que lorsqu'il y est entré ».
Autour d'un goûter, dans un salon privé du premier étage, cette visite originale nous permettra d'évoquer la mode du café, du thé et du chocolat au temps de la marquise de Sévigné, les philosophes qui hantèrent ces lieux et le bouillonnement révolutionnaire du quartier ; Marat et Danton habitèrent tout près, la première guillotine fut expérimentée à deux pas, les bonnets phrygiens ont, dit-on, fait leur apparition ici.
(1) Ces renseignements sont donnés à titre indicatif, les droits d'entrée, de réservation et les effectifs autorisés dans les musées et monuments évoluant régulièrement.