Suivez le guide !
Guider, c'est une passion... et un métier
Entre les manifestations, les grèves et les virus qui perturbent l'activité touristique, les nouveaux outils numériques et la dérèglementation, le métier de guide est à la peine ces temps-ci, comme l'ensemble des secteurs du tourisme et de la culture auquel il appartient. Pourtant, alors que le goût pour l'histoire et le patrimoine ne se dément pas, alors que beaucoup de visiteurs sont attachés aux contacts authentiques et chaleureux, c'est un métier d'avenir.
Un professionnel de la culture et du tourisme

Le travail du guide-conférencier consiste à puiser à la bonne source des informations historiques, techniques ou artististiques en rapport avec le lieu à présenter ou le sujet à traiter. Il synthétise, ordonne et hiérarchise ces informations pour en faire un exposé clair et adapté à son auditoire. Comme le guide n'est pas un robot, il montre son enthousiasme. Il donne à son discours de l'allant, une dose d'humour et une touche de piquant. Comme il aime partager et échanger, il interagit avec son public. Enfin, comme il n'est pas sadique, il se soucie du confort d'écoute de son groupe. Pour résumer, le métier de guide ne s'improvise pas et suppose un certain nombre de compétences acquises lors d'une formation initiale, sanctionnée par un diplôme, et régulièrement complétées par une formation continue.

Votre compagnon de route

Une solide tradition veut qu'un guide professionnel diplomé soit lénifiant, blasé et désagréable. Certains le voient presque encore avec une casquette sur la tête mendiant quelques pièces à la fin de la visite d'un « n'oublez pas le guide » ! Les clichés ont la vie dure et les idées reçues sont tellement confortables. Mais heureusement, nous n'en sommes plus là. Le guide vous fait partager sa passion. Il vous montre des lieux insolites dont il a le secret. Il vous fait aussi découvrir sa ville par ses conseils, ses bonnes adresses et toutes sortes d'informations sur l'actualité et le quotidien. Ce n'est pas parce que votre guide a une carte professionnelle qu'il ne sait pas faire tout ça !

Le guide ne vit pas que d'amour et d'eau fraîche

Comme toute personne qui exerce une activité professionnelle, le guide-conférencier est rétribué. En plus de la visite elle-même, la préparation et la relecture des notes, la communication et l'arrière-plan administratif sont très gourmands en temps. La présence du guide à vos côtés n'est ainsi qu'une partie de son travail. Le prix de votre visite comprend aussi des charges sociales, des frais professionnels et, pour certains guides, la TVA qui est reversée à l'Etat.

La jungle du guidage

Quoi que le métier de guide soit règlementé, la loi de 1992 sur le tourisme est aussi peu protectrice que possible. Sur la voie publique, n'importe qui peut guider. L'activité des guides officiels dépend donc largement de la bonne volonté des musées et des monuments dans lesquels ils interviennent et des agences et autres clients qui les font travailler. Par ailleurs, il n'existe pas de cadre pour l'exercice de la profession. Certains guides sont salariés ou vacataires de monuments, musées, collectivités locales, offices de tourisme ou agences. D'autres travaillent dans le cadre d'associations. Beaucoup sont indépendants. La multiplication des plates-formes web de vente de visites ces dernières années met directement les guides-conférenciers en concurrence avec des « guides » non professionnels, amateurs, parfois quasiment bénévoles. Pas très loyal donc.

L'union fait la force

Trois grandes organisations professionnelles représentent les guides : la FNGIC (Fédération nationale des guides-interprètes et conférenciers), le SNG-C (Syndicat national des guides-conférenciers) et l'ANCOVART (Association nationale des guides-conférenciers des villes d'art). Il convient d'y ajouter le SPGIC (Syndicat professionnel des guides interprètes conférenciers). Chacun a son histoire et sa sensibilité mais tous œuvrent à valoriser et défendre notre métier. Il existe aussi des associations regroupant les guides-conférenciers par région, par langue ou tout simplement par affinités.

Un métier d'avenir

Audioguides, réalité augmentée, constitution de monopoles privés, entraves administratives de toutes sortes, visites « gratuites » largement promues par la soi-disant économie participative, guides autoproclamés qui habitent le quartier, mise en concurrence sauvage, pression d'une évaluation permanente, nécessité du buzz pour se faire entendre... Il y a parfois de quoi s'inquiéter pour l'avenir de la profession. Pourtant, quoi qu'on en pense, rien ne peut remplacer la richesse des connaissances, la personnalité, la flexibilité et l'interactivité d'un guide en chair et en os. Loin d'être fossilisés dans leur vénérable métier, les guides savent se renouveler, se diversifier, inventer, s'adapter à l'air du temps et aux envies de leurs clients pour continuer à faire partager leur passion pour l'histoire, l'art et le patrimoine !