Actualité
C'est cadeau ! Le Pont-Neuf en marque-page
Entre la rentrée littéraire et les fêtes de Noël, la Voix des lieux offre un marque-page fait maison à ses auditrices et auditeurs des visites pour les particuliers. Vous trouverez ici un petit commentaire de cette photo qui représente un mascaron original du Pont-Neuf, conservé aujourd'hui au musée Carnavalet — le mascaron, pas le pont.
Mascaron du Pont-Neuf, début du XVIIe siècle. Paris, musée Carnavalet. Photo Vincent Delaveau.
Le chantier du Pont-Neuf commence en 1577 à l'initiative d'Henri III pour améliorer la liaison entre le quartier de Saint-Germain-des-Prés, alors en plein développement, et le Louvre qui est alors la résidence royale. Cependant, les troubles civils de l'époque interrompent les travaux et le projet n'est repris par Henri IV qu'en 1599. Le pont est achevé quatre ans plus tard.

Le Pont-Neuf présente plusieurs nouveautés remarquables alors : il n'est pas couvert de maisons, comme l'étaient tous les ponts parisiens, et il est pourvu de trottoirs pour les piétons. Son décor a par ailleurs fait l'objet de soins inédits pour un type d'ouvrage en principe avant tout fonctionnel. Sa corniche est ainsi portée par 381 consoles sculptées de mascarons.

Depuis le Second Empire, au fil des campagnes de restauration du pont, les mascarons originaux, trop abîmés ou trop fragiles, ont été déposés et mis en réserve. Plusieurs exemplaires de très grande qualité, dont celui qui nous intéresse ici, sont visibles dans l'une des galeries du jardin du musée Carnavalet.

La barbe et la chevelure bouclée, les yeux profonds, les sourcils en S, les pommettes saillantes, le nez plissé, la bouche entrouverte, la ligne des lèvres en arbalète... le moindre détail du visage, jouant des courbes et contre-courbes et des effets de contraste entre ombre et lumière, lui donne une expressivité saisissante. Cette physionomie de l'excès, du bizarre, du drôle ou du pathétique appartient aux traits du maniérisme qui s'épanouit alors. Elle définit d'ailleurs le mascaron, en le distinguant d'un simple masque plus réaliste.

De fait, si les mascarons du Pont-Neuf sont les portraits des amis et courtisans du roi, comme on l'entend parfois, ce ne sont que des portraits symboliques. Espérons-le en tout cas.

Vitrail. Paris, musée de Cluny. Photo Vincent Delaveau. Calendrier des prochaines visites Toute l'année, la Voix des lieux propose aux particuliers un programme de visites, escapades et conférences. Il est à découvrir ici. Voir le programme Le retour d'Alexandre Millerand, ministre des Travaux publics, à la tête des P. et T., caricature anonyme, 1909. Paris, musée de la Poste. Photo Vincent Delaveau Ne ratez pas le prochain ! Si l'idée vous plaît, ce marque page ne sera que le premier d'une longue série. Les éditions seront annoncées dans la lettre d'information. Inscription Verrière de la chapelle de la Vierge de l'église Saint-Philippe du Roule. Photo Vincent Delaveau. Envie de plus de photos ? Cette photo est l'une des presque 1300 postées sur le compte Instagram de la Voix des lieux depuis cinq ans. Un immense réservoir de belles choses. Explorer