Pour une migration saisonnière ou une installation définitive, la principale motivation du déracinement est économique. Des sols pauvres, de faibles rendements agricoles, une industrie balbutiante ou inexistante poussent à aller chercher un avenir plus florissant ailleurs. Les besoins spécifiques de Paris dans certains domaines aspirent aussi les compétences propres à chacun. Les maçons et tailleurs de pierre du Limousin en sont un parfait exemple, alors que Napoléon III fait de Paris un gigantesque chantier. Des circonstances exceptionnelles, comme l'annexion par l'Allemagne de l'Alsace et d'une partie de la Lorraine en 1871 poussent aussi parfois au départ.
À l'arrivée, certains provinciaux sont livrés à eux-mêmes mais la plupart sont pris en charge dans des réseaux de sociabilité afin de trouver logement et emploi. Malgré beaucoup de résistances, Paris s'enrichit alors peu à peu de cette force de travail mais aussi de divertissements nouveaux, de spécialités culinaires, de parlers et d'accents. De nombreux lieux témoignent toujours dans le paysage parisien de cet extraordinaire mélange.