Richard Nicolaüs Roland Holst, Projet de couverture de programme du Concertgebouw d'Amsterdam, 1918. Amsterdam, Rijksmuseum.

Depuis quelques années, le rat ne craint plus de vivre sa vie en plein jour, dans les parcs et jardins de Paris, sous le regard tantôt amusé tantôt horrifié des passants. Une ambitieuse étude est actuellement en cours pour évaluer et comprendre le phénomène et, si possible, y apporter des réponses à la fois raisonnables et durables. Un petit état des lieux sur le sujet sera le point de départ de notre promenade en compagnie des rats — virtuellement bien entendu.

C'est peu dire que le rat est un compagnon encombrant. Animal de la nuit et des entrailles de la ville, porteur des puces qui transmettent la peste, vecteur d'autres maladies, dévoreur de récoltes et de réserves alimentaires, coupable de morsures, le rat n'a jamais eu bonne presse. Bâtons, pièges, arsenic et autres poisons, tout est bon pour tenter de s'en débarrasser. Le chasseur de rats occupe justement une bonne place dans l'iconographie ancienne des « cris de Paris ».

Le rat a pourtant beaucoup d'autres choses à nous raconter et n'est pas toujours pris en mauvaise part, loin de là. Héros de fables et de légendes, associés à plusieurs divinités antiques ou asiatiques, signe du zodiaque en Chine, support de nombreuses expressions, de la cave à l'Opéra, occasionnellement animal de foire ou de boucherie, animal iconique du street art, le rat est aussi un bon compagnon culturel. Quoi qu'il en soit, au fil d'œuvres variées et insolites, cette conférence sera l'occasion d'une rencontre plus intime et plus riche avec le rat et permettra sans doute à celles et ceux qui en ont besoin d'exorciser un peu — pas de promesse excessive — leur phobie.