Olivier Truschet et Germain Hoyau, La Ville, cité et université de Paris, vers 1550. Bâle, bibliothèque de l'Université.

Le XVI^e siècle parisien est plutôt inégal. La première moitié du siècle est marquée par un contexte économique et démographique favorable et, par conséquence, le développement de nouveaux quartiers. La plus grande présence des souverains à Paris se manifeste par le début de la reconstruction du Louvre. La seconde moitié du siècle est moins glorieuse, marquée par les guerres de religion et la Saint-Barthélémy mais aussi par d'ambitieux projets urbains ou architecturaux.

Réalisé par Germain Hoyau et Olivier Truschet au milieu du XVI^e siècle, notre plan offre une vue cavalière de Paris prise depuis l'ouest, incluant une part de sa banlieue d'alors, de Chaillot à l'abbaye de Saint-Antoine, de Montfaucon à Vauvert. Les intentions de la représentation relèvent avant tout de la symbolique et du prestige. L'aspect pratique ne compte pas. La topographie en prend donc parfois pour son grade. Pourtant, le plan fournit de nombreuses informations passionnantes sur le Paris de la Renaissance. Son graphisme sobre, élégant et lisible, lié à la technique de la gravure sur bois, contribue aussi à son intérêt et au plaisir de la découverte.

Le plan représente les trois grandes zones du Paris d'alors, la Ville, la Cité et l'Université avec leurs murailles, leurs principaux monuments, leurs rues et carrefours les plus importants. Partout de petits détails animent le plan et racontent quelque chose du quotidien des Parisiens : ici un puits ou une croix, là un mendiant, ailleurs un pendu à une potence, plus loin des joueurs de paume, des archers, des cavaliers, le long de la Seine les activités portuaires, des moulins ou le halage des bateaux.