La construction de l'enceinte des Fermiers généraux laisse le carrefour en dehors de Paris, sur le territoire de Neuilly. Une barrière monumentale encadrée de deux pavillons le consacre cependant comme la principale entrée de Paris à l'ouest. C'est ce site dominant et encore quasiment vierge que choisit Napoléon pour l'érection d'un arc à la gloire de ses armées. Le chantier traverse miraculeusement les changements de régimes et s'achève en 1836 sous la baguette de Louis-Philippe. La place, désormais dotée d'un centre, ne demande plus qu'à être aménagée et intégrée à Paris. Le Second Empire, en la personne d'Haussmann, s'en charge. Douze avenues, séparées par des hôtels particuliers, rayonnent désormais autour de la place, irriguant tout l'ouest parisien fraîchement annexé. De porte, la place devient véritablement carrefour.
La situation avantageuse de la place et son caractère solennel et monumental en ont, dès le début du XIXe siècle, fait le cadre de grandes manifestations patriotiques : le retour des cendres de Napoléon en 1840, la fête de la Fraternité en 1848, les funérailles de Victor Hugo en 1885 et bien entendu le transfert du soldat inconnu en 1919 ou le défilé de la libération de Paris en 1944. Depuis, la gloire est moins militaire mais n'a pas abandonné la place : les manifestations politiques, artistiques ou culturelles rythment toujours la vie de la place, pour le meilleur et pour le pire.