Cette activité explique l'installation ici, au milieu du XIVe siècle, de la municipalité parisienne, héritière de la hanse des marchands de l'eau. Le fleuve est alors encore au cœur de ses prérogatives. Parvis de l'Hôtel-de-Ville, la place s'anime fréquemment des processions, des fêtes... et des exécutions publiques comme celle de Ravaillac. La reconstruction de l'Hôtel-de-Ville à partir de la Renaissance et ses agrandissements successifs expriment le rôle croissant de la municipalité dans le paysage institutionnel parisien.
Dense, insalubre, volontiers révolutionnaire, traversé par un réseau incohérent de rues étroites, les abords de l'Hôtel-de-Ville, déjà un peu modifiés sous Louis-Philippe, ont naturellement été aux premières loges des transformations de Paris sous Napoléon III. La surface de la place est triplée et régularisée, des casernes et des bâtiments administratifs cernent désormais les lieux. La place, desservie par les nouvelles rue de Rivoli et avenue Victoria devient l'une des pièces de l'échiquier du nouveau Paris. Malheureusement, ce que la place gagne alors en solennité, elle le perd en animation. Seule la Libération de Paris le 25 août 1944 lui redonne le temps d'une journée sa place dans le cœur des Parisiens.