Dans les premières années du XIX^e siècle, l'ancienne église des Feuillants est démolie pour livrer le passage à la nouvelle rue de Castiglione. Étienne Bouhot, La place Vendôme et la rue de Castiglione. Paris, musée Carnavalet.

En 1683, Louvois remplace Colbert à la surintendance des bâtiments du roi. Soucieux de surpasser l'œuvre de son prédécesseur, et de rivaliser avec l'initiative du duc de la Feuillade place des Victoires, il met en route le projet d'une belle place à la gloire de Louis XIV autour d'une statue équestre du souverain. La place actuelle, d'une exceptionnelle harmonie architecturale due à Jules Hardouin-Mansart cache bien les péripéties qui ont marqué sa longue genèse. Jusqu'à la fin du XVIII^e siècle, la place est la terre d'élection de la haute finance jusqu'à ce que la Révolution ne se charge d'abattre la statue et de disperser la plupart de ses occupants.

Sur le plan urbain et architectural, le Consulat et l'Empire sont une étape déterminante de l'histoire de la place. Désormais dominée par la colonne de la Grande armée, elle intègre le grand échiquier napoléonien de Paris. La nouvelle rue de Castiglione l'ouvre sur la rue de Rivoli et les Tuileries, la rue de la Paix sur les Grands boulevards. La place se trouve ainsi intégrée à un nouveau système urbain au cœur d'un quartier élégant et commerçant.

Conséquence de ces mutations mais aussi du développement de la bourgeoisie, de l'afflux de riches visiteurs étrangers à Paris, de la proximité des Tuileries et de la cour, l'activité de la place change. En plusieurs vagues à partir du milieu du XIX^e siècle, les commerces de luxe investissent les lieux, d'abord les hôtels « de premier ordre » puis les maisons de haute couture et enfin les plus grands joaillers qui font aujourd'hui la renommée de la place.