En 1809, une mère éplorée érige un cénotaphe en souvenir de son fils, dragon des armées napoléoniennes, mort deux ans plus tôt sur un champ de bataille en Pologne. Elle choisit pour l'accueillir les allées de tilleuls d'un bosquet dominant Paris, vestige du domaine du Mont-Louis. Le cénotaphe, qui existe toujours, est le plus ancien monument funéraire du cimetière. Sous la Restauration, il devient un lieu de rassemblement des bonapartistes et aimante peu à peu autour de lui les sépultures des maréchaux de Napoléon comme Suchet, Masséna, Murat, Gouvion Saint-Cyr ou Lefebvre et d'autres grands dignitaires de l'Empire. La plupart des monuments, sculptés par David d'Angers, forment l'un des plus remarquables ensembles du cimetière.
Au fil du XIXe siècle, sans disparaître, cette coloration impériale se dissout un peu. Les maréchaux doivent accueillir à leurs côtés de nouveaux arrivants aux activités très variées. Au détour des allées, nous croiserons ainsi les architectes Percier et Fontaine, le collectionneur et mécène Richard Wallace, une poétesse très libre, une comtesse russe, un prince de Valachie, un colosse nu, un patron de grand magasin, un préfet, l'inventeur des locomotives à vapeur ou encore une automobiliste intrépide.
(1) Ces renseignements sont donnés à titre indicatif, les droits d'entrée, de réservation et les effectifs autorisés dans les musées et monuments évoluant régulièrement.