En 1646, Anne d'Autriche pose la première pierre de la reconstruction de l'église Saint-Sulpice. Le parti architectural, habituel dans le Paris du Grand Siècle, montre une fidélité à la tradition médiévale tout en répondant aux besoins de la liturgie issue du concile de Trente. L'église se distingue cependant de ses contemporaines par des dimensions exceptionnelles, proches de celles de Notre-Dame, susceptibles d'accueillir la population nombreuse et souvent fortunée du faubourg Saint-Germain. À la fin du XVIIIe siècle, suite à un concours, l'architecte Servandoni achève l'ensemble par une façade à deux loggias superposées, très originale dans le paysage parisien.
Saint-Sulpice conserve de nombreux chefs d'œuvre d'art religieux. L'une des chapelles latérales de la nef abrite l'imposant monument funéraire du curé Languet de Gergy, sculpté par Michel-Ange Slodtz, brillant représentant de l'art rocaille. Ce curé qui acheva l'église favorisa l'installation dans le transept d'un curieux et imposant gnomon. Cet outil astronomique permet de suivre au fil de l'année la course du soleil dans le ciel. La chapelle de la Vierge fut réaménagée avec richesse et théâtralité à partir de 1774 par De Wailly, fidèle au souvenir du Bernin. Vers 1860, Delacroix met un point final à cet exceptionnel ensemble en concevant le décor de la chapelle des Saints-Anges. Saint Michel terrassant le démon, la Lutte de Jacob et de l'Ange et Héliodore chassé du Temple évoquent la rébellion impuissante de l'Homme contre Dieu.
(1) Ces renseignements sont donnés à titre indicatif, les droits d'entrée, de réservation et les effectifs autorisés dans les musées et monuments évoluant régulièrement.