Originaire de l'Orne, Boucicaut fut d'abord vendeur dans un magasin de nouveautés du quartier. À force de volonté, d'ambition et d'imagination, il parvient à l'acheter à ses patrons, à l'agrandir des immeubles voisins et à le reconstruire entièrement pour en faire un véritable monument dédié au commerce. Le décor, l'organisation des rayons, la gestion du personnel, les techniques commerciales... tout ici est révolutionnaire. Zola ne s'y est pas trompé en faisant du Bon Marché l'un de ses modèles pour le Bonheur des dames. En 1910, l'hôtel Lutetia ouvre ses portes de l'autre côté du carrefour. Madame Boucicaut souhaite ainsi offrir à ses clientes de province et de l'étranger un hébergement digne de leur train de vie à proximité immédiate de son grand magasin. Occupé en 1940 par les services de renseignement de l'armée allemande, l'hôtel a accueilli à la Libération des milliers de prisonniers de retour des camps.
Après avoir évoqué l'histoire de ces deux institutions de la rive gauche dans le square Boucicout, nous poursuivrons à l'écart du carrefour animé. Cette promenade vous permettra ainsi de découvrir l'ancien jardin potager des Filles de la Charité, l'ancien hospice des Incurables, la chapelle des Lazaristes, quelques belles façades d'hôtels et d'immeubles, la curieuse fontaine du Fellah ou la cour des Missions étrangères. Au fil de nos pas, nous évoquerons également dans deux beaux squares le souvenir de Madame Récamier et de Châteaubriand.
(1) Ces renseignements sont donnés à titre indicatif, les droits d'entrée, de réservation et les effectifs autorisés dans les musées et monuments évoluant régulièrement.